Bien que la crise sanitaire liée à la Covid-19 complique sa mise en place, le plan européen de lutte contre le cancer1 se poursuit. Supervisé par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, une nouvelle version en a été présenté le 4 février 2021, lors de la journée mondiale contre le cancer.
Le cancer en Europe
Le plan européen de lutte contre le cancer fait partie des propositions visant à mettre en place une Union européenne de la santé forte, à l’heure où le cancer y est la deuxième cause de mortalité, après les maladies cardiovasculaires. 2,7 millions de personnes ont été diagnostiquées d’un cancer en 2020 et 1,3 millions de personnes sont décédées cette même année des suites de cette maladie. L’Europe compte un quart de tous les cas de cancer dans le monde, alors qu’elle représente moins de 10 % de la population mondiale : la lutte contre le cancer est donc un enjeu de santé publique majeur, d’autant plus que 40 % des cancers sont évitables. Or, 3 % seulement des budgets de santé sont actuellement consacrés à la promotion de la santé et à la prévention des maladies, ce qui laisse une marge de manœuvre très importante pour réduire l’impact sanitaire, mais également social et économique.
Les piliers du plan cancer
Le plan européen de lutte contre le cancer est destiné à soutenir, coordonner et renforcer les actions des États membres pour prévenir le cancer et préserver la qualité de vie des patients, des personnes en rémission, des familles ou encore des aidants. Ses 4 thématiques principales sont :
– la prévention, notamment celle liée à l’alcool et aux produits de tabac,
– la détection précoce,
– le diagnostic et le traitement,
– la qualité de vie des patients et de ceux qui survivent à la maladie.
Le programme EU4Health (2021-2027)2 apportera un soutien financier et technique aux États membres pour les aider à renforcer les systèmes de santé.
Moins de 5 % de fumeurs en 2040 ?
Éliminer le tabac reviendrait à éliminer 9 cancers du poumon sur 10. Ainsi, le plan européen de lutte contre le cancer mentionne l’ambition de parvenir à une « génération sans tabac » d’ici 2040 et de réduire le taux de fumeurs à moins de 5 % des populations. Un tel objectif implique un contrôle rigoureux du tabac et une attention particulière envers les usages liés aux nouveaux produits comme la cigarette électronique, le tabac à chauffer, etc. Ainsi Bruxelles envisagerait de revoir les recommandations du Conseil sur les endroits non-fumeurs d’ici 2023 afin de s’adapter à ces nouvelles pratiques. De nouvelles taxations, dont on sait qu’elles participent à réduire le tabagisme, sont également envisagées, tandis qu’un travail sur les achats transfrontaliers devrait aussi être amorcé.
Source
Gerardo Fortuna, « À quand une Europe sans tabac ? », www.euractiv.fr, 27 janvier 2021 https://www.euractiv.fr/section/sante-modes-de-vie/news/commission-envisages-tobacco-free-europe-by-2040-in-leaked-cancer-plan/