Dans son rapport édité cette semaine, l’OMS fait le point sur 25 ans de prévalence tabagique à l’échelle mondiale. La convention cadre de l’OMS aura permis de réduire la consommation de tabac un peu partout dans le monde mais pas assez. La plupart des pays ont pris conscience de l’importance d’encadrer la consommation de tabac en visant à sa réduction.
Ce rapport montre que l’objectif de réduction volontaire de l’usage du tabac dans le Plan d’action mondial de l’OMS pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles 2013-2020 ne seront probablement pas atteints dans la plupart des pays. Au lieu d’être sur la bonne voie vers un objectif de réduction de 30 % d’ici 2025, les projections dans ce rapport montrent qu’une réduction de seulement 24% à l’échelle mondiale est susceptible d’être atteinte avec les niveaux actuels de lutte antitabac. Bien que la baisse des taux de prévalence chez les femmes devrait dépasser les 30 % (objectif) les taux chez les hommes se dirigent actuellement vers une réduction relative de seulement 19 % par rapport à la période 2010-2025. Les réductions de la consommation de tabac chez les hommes s’avèrent donc particulièrement difficiles à réaliser.
Même dans les pays où la lutte antitabac est à un niveau avancé, il reste des gens qui n’ont pas remis leur tabagisme en question, en particulier ceux des groupes marginalisés.
Aucun pays n’a pleinement mis en œuvre les engagements pris au titre de la Convention-cadre de l’OMS. L’élan acquis à ce jour peut être mis à profit pour l’avenir en accélérant ce que les pays font déjà pour mettre en œuvre la Convention-cadre de l’OMS et réduire les taux de prévalence.
Tous jour de retard qui passe se traduit par un plus grand nombre de vies à risque de décès prématuré et d’invalidité à cause du tabac.
Étant donné la ténacité de l’industrie du tabac dans la lutte contre les efforts de lutte antitabac, les pays doivent mettre activement en place des politiques efficaces et régulières mais également être vigilants même après des progrès réalisés dans la réduction du tabagisme. Sinon, les progrès peuvent être facilement défait.
L’OMS rappelle également que les enjeux sont aussi économiques.
La réduction du tabagisme n’est pas seulement une priorité mondiale en matière de santé, mais aussi un objectif économique et durable le développement et la question des droits de l’homme.
On estime que les coûts du tabagisme s’épuisent autour de 1,4 milliards de dollars provenant de l’économie mondiale en une seule année.
Des taux élevés de tabagisme peuvent défaire les efforts accomplis en faveur de la couverture sanitaire universelle en augmentant le nombre de les personnes qui tombent malades à des maladies à long terme et potentiellement mortelles.
Une prévalence tabagique élevée menace aussi le développement durable en exacerbant la pauvreté dans les ménages pauvres en raison de l’augmentation des soins de santé.
Les ministères de la santé et les organismes de santé publique ne peuvent pas réussir avec succès dans la lutte antitabac en agissant seul. Cela nécessitera une réponse multisectorielle avec de nouveaux partenaires au sein du gouvernement et de la communauté travaillant conjointement vers les objectifs de la lutte antitabac.
Ensemble le monde peut atteindre ses objectifs et sauver des millions de personnes des maladies et de la mort liées au tabac.
Pour lire le rapport (en anglais) : https://www.who.int/publications/i/item/9789240039322