Élections présidentielles : 9 mesures pour atteindre la génération sans tabac  

par Céline Fournier

En mars, DNF a adressé un courrier accompagné de son rapport « 30 ans de loi Evin » à l’ensemble des candidats à la présidentielle.  Certes, ces derniers sont sollicités par de très nombreux acteurs associatifs mais rappeler les enjeux de la lutte contre le tabagisme reste indispensable.  
 Pour appuyer le message de ses partenaires, DNF a donc décidé de rappeler les 9 mesures qui semblent indispensable si la France souhaite atteindre l’objectif de la première génération sans tabac.  

Un enjeu majeur 

Dans le contexte sanitaire et sécuritaire inédit que nous connaissons, les élections à venir sont d’une importance cruciale pour l’avenir de la France et de ses ressortissants.  

A l’origine du décès prématuré de 75 000 personnes en France, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable. De surcroît, il est un gouffre financier non-indispensable pour notre pays. Les rentrées fiscales du tabac revenant à la sécurité sociale s’élèvent à 14,4 milliards d’euros en 2021. Elles ne compensent pas, et ne compenseront jamais, les dépenses de santé (25 milliards d’euros), ni les coûts liés aux pertes de productivité ou à la pollution tabagique.  

Il est plus que jamais l’heure de libérer la France de ce fléau. DNF, dont la raison d’être depuis 1973 est la prévention et la protection contre le tabagisme, propose ainsi 9 mesures pour y parvenir. 

Les 9 mesures socles pour un véritable coup de frein au tabagisme  

Maintenir une politique fiscale régulière, et forte ou rapprochée, avec pour objectif le paquet de cigarettes à 15 euros en 2025 ; 

C’est l’un des leviers les plus efficaces pour réellement freiner le tabagisme en France. Les efforts de ces trois dernières années ont permis de baisser de manière durable la prévalence tabagique en France.  

Faire évoluer la législation et la règlementation pour intégrer la protection contre le tabagisme passif entre voisins ; 

80% des demandes d’aides reçues chez DNF concernent l’habitat privé : des parents inquiets pour leurs enfants, des habitants d’immeubles incommodés et excédés, des nuisances tabagiques importantes entre voisins dans des parties communes d’immeubles. Il faut faire évoluer les textes pour permettre d’apporter une réponse à ces demandes grandissantes de protection contre le tabac.  

Créer plus d’espaces sans tabac : terrasses, stades, plages, abribus, abords des lieux d’enseignement, files d’attente, etc. ; dénormaliser le tabac est l’un des plus forts enjeux de la lutte contre le tabagisme. Protégeons les plus jeunes en n’imposant pas la cigarette comme la règle. Protégeons la population des méfaits de la fumée de tabac dans tous les lieux où les familles peuvent être présentes.  

Restreindre la présence de tabac dans les films, séries, émissions ou productions françaises. 

61% des films nommés aux oscars 2021 contenaient des scènes tabagiques. Imposer le tabac dans les fictions contribue à valoriser l’image du tabagisme auprès des plus jeunes et peut pousser à faire le choix de l’entrée dans le tabagisme.   

Interdire la propagande et la publicité en faveur du tabagisme/vapotage sur les réseaux sociaux ; 

94% des adolescents de plus de 13 ans utilisent les réseaux sociaux et, en moyenne deux, heures par jour. Ces espaces digitaux échappent à tout contrôle et l’industrie du tabac y est très présente. Avec de multiples campagnes digitales avec le concours d’influenceurs payés et de contenus sponsorisés, l’industrie du tabac continue de toucher les plus jeunes.  

Aider les fumeurs à sortir du tabac ; 

La législation a fortement évolué pour augmenter les moyens d’aide et d’accompagnement. Il faut désormais insister sur l’information qui permet d’y accéder. Il faut également créer les conditions du retour à une vie saine en veillant à ce que l’environnement visuel et olfactif du futur ex-fumeur ne l’incite à retomber dans l’addiction. 

Mener des campagnes d’envergure sur les publics prioritaires, adolescents et futures mamans ; 
Les campagnes généralistes ont parfois certaines limites. Il devient indispensable de mieux protéger certaines cibles prioritaires de l’industrie du tabac, en particulier les femmes et les adolescents en âge de rentrer dans le tabagisme. 

Donner aux agents de contrôle les moyens nécessaires à l’exercice de leur mission et les y former ; 

Les agents chargés de veiller à l’application des lois qui protègent du tabac, et ils sont nombreux, doivent clairement être missionnés et formés à cet effet.   

Contrôler efficacement la vente aux mineurs.  Une récente étude démontre que 2/3 des buralistes continuent de vendre du tabac aux mineurs. L’inaccessibilité au produit est donc loin d’être parfaite et les contrôles/ sanctions doivent être réévalués et porter sur le maintien de leur licence en cas de récidive.  

  

Des retours difficiles de la part des candidats

A ce jour, seul Nathalie Arthaud a fait un retour à DNF. Nous sommes bien conscients que l’actualité et la sollicitation importante des candidats rend les réponses difficiles. Pourtant, les Français attendent aussi des réponses sur ces sujets importants comme en témoignent certaines questions que nous recevons.  Certes, l’élection ne se jouera pas sur la problématique du tabagisme qui a cependant de multiples conséquences dans notre société.  

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