7 134 courriers ont été expédiés par DNF à tous les collèges, rectorats et conseils départementaux de France. La raison ? L’inquiétant phénomène des « Puffs » qui s’installe dans nos cours de récréation.
Puff et collège : quel rapport ?
La « Puff », c’est cette cigarette électronique jetable aux goûts fruités et sucrés qui fait actuellement « un tabac » chez les adolescents. Elle est en vente dans nos magasins de proximité, sur les plateformes de vente en ligne et même sur les réseaux sociaux. Pour celles et ceux qui ne visualisent toujours pas, il est de plus en plus possible de la voir également à nos pieds, sous forme de déchet. La Puff, c’est l’objet à la mode depuis le début de l’année.
Alors même que la vente est interdite aux mineurs, les adolescents, et tout particulièrement les collégiens, en sont les principaux consommateurs. Nombre d’établissements scolaires pourraient témoigner de leur présence dans les cartables, de leur consommation dans les sanitaires et de leur abandon dans les cours de récréation. Cela semble s’expliquer par les caractéristiques du dispositif :
- Les saveurs régressives qui rappellent celles des confiseries ;
- Les emballages très colorés qui s’inscrivent très bien dans les univers des adolescents ;
- Les moyens de vente qui exploitent les habitudes de consommation des jeunes générations ;
- Le dispositif jetable qui offre une facilité à se dissimuler des parents : « pas de preuve, pas de crime ».
Alors, hasard ou stratégie ? Ses emballages, ses goûts, ses moyens de vente et son concept semblent ne pas avoir été laissés au hasard. La Puff est clairement un produit du vapotage qui cible les adolescents.
Un phénomène inquiétant
En France, l’initiation au vapotage concerne, de façon constante depuis 2014, plus d’un adolescent sur deux. Dans ces conditions, la propagation de la Puff ne saurait être banalisée.
La seule présence de nicotine dans les flacons représente un danger de taille. La nicotine est hautement addictive. Or chez les plus jeunes, l’addiction à la nicotine s’installe plus rapidement, plus intensément et plus durablement.
Plus inquiétant, le fait est que la plupart des adolescents affirment non seulement que se procurer des Puffs est sans difficulté mais surtout, que cela s’effectue principalement sur Instagram, Snapchat et TikTok. Sachant qu’il s’y écoule des stocks de produits en provenance des Etats-Unis où ils y ont fait l’objet d’une interdiction de vente en 2020, l’évolution du phénomène des Puffs est bien plus alarmante qu’il n’y parait. En effet, avec des teneurs en nicotine approchant les 50mg/mL, le potentiel de nuisance de ces produits désormais interdits, a été reconnu trop important par la FDA (Food and Drug Administration : agence américaine des produits alimentaires et médicaux). La France interdit d’ailleurs la vente d’e-liquides dont le taux de nicotine est supérieur à 20 mg/mL.
DNF propose son soutien aux établissements pour les aider à enrayer ce phénomène
Sans aucun doute, si nous, parents, personnels éducatifs et acteurs de santé publique, laissons cette situation perdurer, parmi les élèves qui s’adonnent à cette nouvelle pratique, un sur deux figurera bientôt dans la liste des 8 millions de victimes annuelles du tabagisme dans le monde.
Aussi, dans cette lettre adressée aux 6 999 collèges publics, privés et privés hors contrat de France, ainsi qu’aux 33 rectorats et 102 conseils départementaux dont dépendent ces établissements, DNF propose son soutien aux établissements. Documentations et interventions gratuites sont proposées afin de sensibiliser et de conscientiser les collégiens et leur entourage.
DNF salue les établissements qui, d’ores-et-déjà, ont commencé à réagir au phénomène des Puffs en répondant positivement à notre sollicitation.