Sevrage tabagique: l’importante récupération des poumons après l’arrêt.

par Céline Fournier

L’analyse complète de l’ADN des cellules pulmonaires d’ex-fumeurs montre que l’arrêt du tabac permet de renverser une bonne partie des mutations qui avaient été provoquées par l’exposition à la fumée de cigarette, en permettant aux cellules souches du poumon de régénérer le tissu pulmonaire, en absence de tabac.   

La fumée générée par la combustion du tabac contient plus de 60 substances cancérigènes qui, collectivement, augmentent de plus de 30 fois le risque de développer un cancer du poumon.     

Cette hausse dramatique du risque de cancer est due à l’accumulation de mutations dans l’ADN des cellules pulmonaires causée par l’exposition chronique des fumeurs aux toxiques de la fumée de cigarette.   

Le fardeau de ces mutations causées par les cancérigènes du tabac est impressionnant, avec plusieurs dizaines de milliers d’entre elles qui ont été détectées dans des échantillons de cancers du poumon provenant de fumeurs(1).     

Toutefois, les personnes qui cessent de fumer tôt, avant 40-50 ans, réduisent drastiquement leur risque de développer un cancer du poumon.    

Les études montrent en effet que si deux personnes ont fumé le même nombre total de cigarettes au cours de leur vie, celle qui a cessé de fumer depuis plus longtemps a un risque plus faible de développer un cancer du poumon, même si en théorie elle devrait avoir le même nombre de mutations dans son ADN.   

Ceci suggère donc que chez les ex-fumeurs, l’impact du fardeau de mutations accumulées au cours de leurs années de tabagisme est d’une certaine façon atténué, par rapport à ceux qui continuent de fumer, et permet à plusieurs d’entre eux d’éviter d’être touchés par un cancer.  

Pour mieux comprendre ce phénomène, des chercheurs ont déterminé la séquence de la totalité de l’ADN présent dans 632 cellules pulmonaires isolées de 16 personnes, incluant des personnes n’ayant jamais fumé, des ex-fumeurs et des fumeurs(2).    

L’analyse de l’ADN de ces cellules a permis d’observer que chez les non-fumeurs, comme prévu par le hasard des évènements mutationnels, le nombre de mutations augmente légèrement avec l’âge, soit environ de 22 mutations par cellule chaque année. Ce nombre est évidemment beaucoup plus élevé chez les personnes exposées à la fumée de tabac cancérigène, avec en moyenne 5300 mutations par cellule chez les fumeurs et 2330 mutations chez les ex-fumeurs.   

Même si ces personnes semblent en bonne santé apparente, ce nombre élevé de mutations représente une bombe à retardement et permet de comprendre pourquoi les fumeurs et les ex-fumeurs sont plus à risque de cancer du poumon comparativement aux non-fumeurs. 

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