Formation des professionnels de la restauration en Nouvelle Aquitaine sur les risques liés au tabagisme
Dans un souci de prévention des addictions dans le secteur professionnel de l’hôtellerie-restauration, DNF travaille sur ce projet qui vise non seulement à sensibiliser les employeurs et employés sur les pratiques addictives et les risques liés, mais également à développer les compétences psychosociales des jeunes en insertion.
Le projet de formation des professionnels de l’hôtellerie-restauration du département de Gironde, en Nouvelle-Aquitaine est né de constats divers, se rejoignant tous sur la nécessité d’agir à la fois sur le tabagisme des employés du secteur, et sur la problématique du tabagisme passif.
Une profession sensible aux addictions
Tous secteurs confondus, celui de l’hôtellerie-restauration détient la prévalence tabagique quotidienne la plus élevée. En 2012, selon le baromètre de Santé publique France, elle atteignait 44.7%. Qui plus est, la consommation de tabac est fréquemment associée à d’autres consommations de substances psychoactives telles que l’alcool et le cannabis. Force est donc de constater que les professionnels de ce secteur d’activité sont tout particulièrement exposés aux conduites addictives.
A cette problématique du tabagisme des employés s’ajoute, par ailleurs, celle du tabagisme passif. Une étude québécoise menée en 2016 montrait que sur plus de 16 220 serveurs non-fumeurs, exposés à la fumée de tabac, 55 décèderont de pathologies liées au tabagisme.
Malgré les risques encourus par les professionnels de l’hôtellerie-restauration, les questions de santé publique et par extension, les problématiques liées au tabagisme ne sont pas abordées par les formations obligatoires qui demeurent concentrées sur l’encadrement et sur l’hygiène.
Un cadre juridique qui protège les salariés
Ce décalage est d’autant plus marqué si l’on considère que le Code du travail impose aux responsables d’établissements une obligation de protection des salariés contre le tabagisme passif. La jurisprudence précise qu’il s’agit là d’une obligation de résultat. En d’autres termes, les employeurs du secteur de l’hôtellerie-restauration ont l’obligation légale de mettre en place des dispositifs protégeant leurs salariés de l’exposition à la fumée de tabac. De surcroit, ils doivent veiller à l’efficacité de ces dispositifs.
Or, une protection efficace passe nécessairement par l’amélioration des connaissances sur les risques liés à la consommation et à la poly-consommation de substances psychoactives, ainsi que par la formation participative aux bonnes pratiques. Le projet financé par l’ARS de Nouvelle-Aquitaine entend relever ce double défi.
Un dispositif complet en partenariat
Concrètement, la réalisation du projet est prévue dans la période de février 2020 à mars 2021 et comprend l’élaboration d’un double contenu de formation, le déploiement de 20 sessions de formation, ainsi que l’évaluation du projet. L’objectif final de ce projet pilote est d’aboutir à un rapport qui motive ensuite la région Nouvelle-Aquitaine à déployer une formation obligatoire sur les pratiques addictives et risques liés aux établissements du territoire.
Le projet est piloté par un comité qui se compose de représentants de DNF et de personnes qualifiées dans la formation des adultes et la prévention des addictions. La ligne directrice du comité de pilotage est le souci d’un projet éthique qui repose sur des données scientifiques rigoureuses, qui pose le cadre législatif déterminé par la loi Evin de 1991 et enfin, qui positionne les participants dans une démarche responsable.
DNF considère que les destinataires de la formation sont des adultes et sont donc dotés de connaissances et d’un esprit critique certains. Le choix d’une démarche andragogue a été adopté. En ce sens, la formation que recevront 200 personnes sur une période de trois mois, est pensée pour motiver le dialogue et la construction partagée d’un argumentaire utile dans les missions quotidiennes des professionnels de ce secteur.