Snapchat, Instagram, Tiktok sont des réseaux sociaux particulièrement prisés des adolescents français. Les vendeurs d’e-cigarettes et de tabac de contrebande l’ont bien compris. Ces réseaux se transforment parfois en vitrine marchande comme le relate le site américain Techcrunch.
Les vendeurs de vapoteuses utilisent ainsi TikTOk pour promouvoir leurs produits auprès des adolescents et ont mis en place un service de livraison très discret qui permet ainsi de dissimuler l’achat auprès des parents grâce à des emballages trompeurs. Pour rappel, Tiktok a connu une progression fulgurante chez les adolescents et les jeunes enfants. Destiné au partage de courtes vidéos, ce réseau social permet aussi aux vendeurs de faire de la publicité pour toute sorte du produit : alcool, tabac et e-cigarettes.
Aux États-Unis comme en France et Europe, il est interdit de vendre des cigarettes au moins de 18 ans. La directive sur les produits du tabac interdit naturellement la publicité directe ou indirecte pour les produits du tabac y compris ceux liés au vapotage. En revanche, il semble très facile d’en trouver sur les réseaux sociaux.
Le Figaro.fr titrait le 16 février « Facebook et Snap facilitent la vente de tabac illégal » en rapportant notamment que les trafiquants de cigarettes s’étaient tournés vers internet pour écouler leur stock en conséquence du confinement.
Le phénomène est devenu l’un des effets collatéraux de la crise sanitaire. En devenant le refuge des trafiquants, internet permet aux revendeurs illégaux de trouver aisément des clients adultes ou mineurs. Selon un gendarme interviewé par le Figaro, les trafiquants ont investi massivement les réseaux sociaux en 2020. Il expliquerait que le phénomène s’est accentué avec les hausses de prix des deux dernières années. Toujours selon cet expert, l’augmentation de 50 centimes engendrerait 50 à 120 vendeurs supplémentaires.
Ce qui est certain, c’est que les réseaux sociaux font parfois l’apologie du tabagisme. Dans le rapport 30 ans de Loi Evin, publié en janvier dernier, DNF alerte sur la forte présence du tabac sur des réseaux à destination des adolescents.
Notre association préconise d’ailleurs un renforcement de la surveillance sur ce dernier point : les réseaux sociaux sont une véritable vitrine ouverte pour l’industrie du tabac. Les adolescents y passent désormais plus de 2h par jour : ils font désormais partie intégrante de leur socialisation. L’industrie du tabac l’a bien compris et rémunère les influenceurs pour présenter leurs produits positivement.
Le pouvoir de séduction et de conviction de ces ambassadeurs de marques sur les adolescents, qu’il porte sur un produit du tabac ou de la Vape, valorise l’acte de fumer du tabac car les produits de vapotage sont essentiellement ceux qui sont fabriqués par l’industrie du tabac. Ces incitations, interdites par la loi, doivent être sanctionnées si l’on veut éviter de détruire les effets d’une politique volontariste visant les plus jeunes.
source :
https://www.lefigaro.fr/societes/facebook-et-snap-facilitent-la-vente-de-tabac-illegal-20210216