Pourquoi le gouvernement ne l´interdit pas ?
Pourquoi attendez-vous et ne forcez-vous pas l’état à l’interdire, je suis choqué !
Réponse
Effectivement, si le tabagisme naissait aujourd’hui et si l’on en connaissait à l’avance les dangers, il pourrait être interdit. Cependant, la loi n’a de valeur que si elle peut être appliquée. Or, plus d’un siècle de tabagisme nous précède et plus d’un siècle de manipulation de l’opinion publique a transformé ce poison en un produit « à la mode » indissociable de l’être humain.
La mode est, par nature, éphémère, mais elle ne peut pas l’être pour un produit qui vous enferme dan une profonde dépendance. Deux fumeurs sur trois rêvent de pouvoir s’arrêter, ce qui signifie qu’un sur trois ne le souhaite pas et que les deux autres éprouvent les pires difficultés pour y arriver.
S’il a fallu un siècle pour imposer au monde le tabagisme, on ne le fera pas disparaitre par un décret ou par une loi. Au plus fort de la pandémie du tabagisme, un Français sur deux fumait. Ils ne sont plus que un sur cinq et seraient beaucoup moins si le courage politique avait été constant. Malheureusement les milliards de dollars de cette industrie meurtrière ont eu raison des bonnes intentions de certains dirigeants. Le laxisme face à ce fléau s’est ainsi installé, même dans le milieu de la justice.
Aujourd’hui, l’objectif d’une génération sans tabac peut être atteint si l’opinion publique manifeste clairement son rejet de l’idée invraisemblable que la liberté individuelle de fumer puisse être supérieure à l’objectif de santé publique d’éradiquer le plus grand fléau évitable de santé publique jamais rencontré par l’être humain. Pour cela, il faut accepter de considérer que la culture ne peut pas être financée par des exceptions culturelles pour le tabac. Il faut également considérer que toutes les formes de tabagisme passif, y compris en extérieur, méritent d’être protégées. Il faut enfin que la représentation nationale accepte de considérer que l’industrie du tabac est un ennemi que l’on ne doit associer à aucune décision de santé publique.