Le tabagisme a un effet dévastateur pour l’homme et est à l’origine de 75 000 décès annuels en France. C’est la première cause de décès évitables liés aux maladies non transmissibles à travers le monde.
Fumer représente un grand danger pour le fumeur mais aussi pour ceux qui l’entourent. De nombreuses pathologies sont associées au tabagisme. Il est également un très grand facteur de risques et provoque la mort prématurée d’un fumeur sur deux. Pour autant, l’autre moitié pourra subir une grande dégradation de sa santé.
Le tabac, c’est 50 maladies dont 20 mortelles !
Chronique du Docteur Mesny n’°23
Le fumeur actif et, dans une moindre mesure, le fumeur passif, inhalent la fumée du tabac et ses milliers de composants. Une partie de ceux-ci, sous forme de particules ultrafines, arrive par les voies aériennes jusqu’aux alvéoles pulmonaires et passe dans le courant sanguin, permettant à ces composés chimiques de circuler dans l’organisme. Tous les organes vont donc entrer en contact avec les produits de la combustion du tabac, exposant au développement de cancers et de maladies respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques et autres. En France, 1 décès sur 7 est dû au tabac chez l’homme, et 1 sur 20 chez la femme.
Pour mieux comprendre les problématiques du tabac, nos infographies peuvent vous informer.
Les Cancers
C’est l’une des maladies les plus identifiées comme conséquence du tabagisme. Le tabagisme est un facteur de risque dans près de 75% des cancers. La cigarette est ainsi responsable de nombreux cancers et pas uniquement du cancer du poumon (90% des cancers du poumons sont liés au tabagisme).
90 % des malades de cancers des voies aérodigestives supérieures qui touchent surtout la bouche, le pharynx et le larynx seraient fumeurs. 50 % des cas de cancers de la vessie, du pancréas ou encore de l’œsophage seraient également dus au tabagisme. Pour en savoir plus, lire la chronique numéro 23 du docteur Mesny.
Le fumeur est ainsi exposé au risque de développer différents cancers, et pas seulement au niveau des poumons. Le risque est proportionnel à la quantité fumée et surtout à la durée du tabagisme.
Le facteur de risque que constitue le tabac a un poids qui varie de moins de 2 à plus de 10, voire 20 selon le type de cancer. Le fumeur qui développe un cancer le fait toujours quelques années plus tôt que le non-fumeur.
La survie du fumeur après cancer est toujours inférieure à celle du non-fumeur et moindre que celle du fumeur sevré depuis plus d’un an. Son traitement anti-cancéreux est moins efficace. Le sevrage du tabac apporte un bénéfice important pour la réussite du traitement. La survie après traitement est d’autant plus réduite que le malade continue à fumer ; il est alors plus exposé à la survenue d’un second cancer.
Les maladies Cardiovasculaires
La mortalité cardio-vasculaire suit de près en France celle des cancers (28 % contre 30 %). Pour la Fédération française de cardiologie, le tabac est responsable de 1 décès cardiovasculaire sur 10 dans le monde et de 18 000 cas en France chaque année.
Plomb et arsenic augmentent la pression artérielle, favorisent l’athérosclérose et dépriment la fonction myocardique. Le plomb peut provoquer des AVC. L’arsenic, le benzène et d’autres hydrocarbures apparentés sont arythmogènes.
– L’infarctus du myocarde est pour le grand public la maladie cardiovasculaire la plus représentative des risques du tabagisme. Les artères coronaires se thrombosent ou se spasment brutalement et ne fournissent plus l’oxygène nécessaire au travail du myocarde dont les cellules se nécrosent et meurent.
– Les accidents vasculaires cérébraux . Les fumeurs victimes d’un AVC sont plus jeunes que les victimes non-fumeuses (59 ans contre 70) . La Haute Autorité de santé (HAS) annonce 1 AVC toutes les 4 minutes en France, soit 130 000 hospitalisations/an. C’est la troisième cause de mortalité pour les hommes et la première pour les femmes.
– La contraception orale œstro-progestative augmente le risque de thrombose veineuse, et le tabac augmente le risque de complications artérielles ainsi que d’AVC. Le risque de thrombose veineuse pour leq fumeuses qui utilisent la pilule est 4 fois plus élevé que celui d’accident vasculaire cérébral ischémique, mais c’est la gravité des AVC (mort et séquelles neurologiques) qui impose l’arrêt du tabac plutôt que celui de la pilule
La BPCO Bronchite Chronique Obstructive
3,5 millions de Français sont atteints de BPCO, et probablement beaucoup plus, car la maladie est sous-déclarée. Peu connue du grand public, elle touche les femmes comme les hommes. Le tabagisme en est responsable dans près de 90 % des cas, mais exposition professionnelle et pollution jouent aussi un rôle.
Cette maladie est responsable d’une perte de capacité respiratoire irréversible.
Au fil des années, l’inflammation des bronches permet l’installation d’une bronchite chronique, puis d’une BPCO quand les plus petites bronches sont atteintes. Un fumeur sur 4 va développer une BPCO.
Avec une BPCO, le transport de l’Oxygène de l’air inspiré vers le sang ne se fait plus correctement. Le souffle manque au fumeur, il est atteint d’insuffisance respiratoire. Les moindres gestes de la vie courante deviennent difficiles pour 600 000 malades, dont 100 à 120 000 ont besoin d’une assistance respiratoire continue. 17 000 patients en meurent directement chaque année. Dans les pays occidentaux, c’est la quatrième cause de mortalité. Cette maladie, dont la prévalence est impressionnante par rapport aux autres pathologies liées au tabac, devrait être évoquée chez tous les sujets de plus de 40 ans, fumeurs ou exposés à des toxiques, essoufflés ou qui toussent et crachent au moins trois mois par an.
Le tabac, un danger sous estimé pour le corps humain
Maladies rhumatismales et maladies auto-immunes :
Le tabac aggrave l’ostéoporose, aussi bien chez les femmes – car il avance la ménopause – que chez les hommes. La polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune, est toujours plus sévère chez les fumeurs. Il y aurait un risque de 1,2 à 1,5 fois plus important de développer une sclérose en plaques chez les fumeurs que chez les non-fumeurs
Action sur l’appareil digestif
Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici). Le tabagisme multiplie par deux le risque de développer une maladie de Crohn et aggrave la maladie constituée.
Ulcères gastroduodénaux : le tabagisme contribue à l’apparition d’ulcères en favorisant le développement d’Helicobacter pylori.
Actions sur l’œil
Le tabac est responsable, avec un effet-dose, de plus de cataractes préséniles que le diabète, et les deux sont souvent associés. 600 000 patients sont opérés de la cataracte chaque année en France.
Un cas sur quatre de dégénérescence maculaire de la rétine (DMLA), une maladie dont la prévalence dépasse les 300 000 cas en France, pourrait être lié au tabac
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