Bonjour
Nous avons emménagé il y a 3 ans dans une maison de fumeurs.
Nous avons lessivé les murs, repeint, posé du parquet, aéré massivement, tout nettoyé de fond en comble… plus d’odeur, tout semblait ok.
Mais au retour de congés (maison fermée intégralement) il m’a semblé qu’une odeur d’humidité mêlée à du tabac est revenue.
J’ai lu pas mal de choses sur les anciennes maisons de fumeurs et cela m’inquiète énormément car nous avons 2 enfants (3 mois et 3 ans).
Je suis très angoissée d’être dans cette maison après avoir lu quantité de choses sur le sujet.
Pouvons nous faire une mesure de la qualité de l’air ?
Doit on tout dépolluer ?
Déménager ?
Merci pour vos réponses.
Claire
Réponse
Pouvons nous faire une mesure de la qualité de l’air ?
Tests d’exposition à la fumée de tabac, plusieurs méthodes
- L’évaluation du taux de monoxyde de carbone dans l’air expiré : inefficace en cas de tabagisme tertiaire.
- La présence de cotinine peut être révélée par des prélèvements capillaires, de salive ou urinaires, voire même sanguins. La demi-vie de la cotinine est généralement comprise entre 7 et 40 heures . La cotinine est le principal métabolite de la nicotine.
Capteurs pour détecter et mesurer la fumée tertiaire
La fumée tertiaire est la fumée qui reste après que la fumée secondaire se soit déposée sur les surfaces. A notre connaissance, il n’y a pas de capteurs spécifiques pour détecter la fumée tertiaire.
Efficacité des purificateurs d’air contre la fumée tertiaire
Ils peuvent aider à éliminer une partie de la fumée de tabac tertiaire lorsqu’ils sont équipés d’un filtre HEPA et d’un filtre à charbon actif. Les purificateurs d’air à haut rendement qui rejettent des ions négatifs peuvent également éliminer les particules de fumée.
Doit on tout dépolluer ou déménager ?
Si l’on se contente de raisonner en termes de tabagisme passif, la situation que vous décrivez en est totalement dépourvue, cependant :
Quelques données scientifiques
L’OMS décrit la pollution de l’air dans une habitation. Elle ne mentionne pas encore explicitement le tabagisme tertiaire (ou ultra passif) dans ses fiches officielles, mais ses positions sur le tabagisme passif permettent d’en déduire une position de principe très claire : toute exposition à des résidus de tabac est dangereuse, même en l’absence de fumée visible.
Une expérience réalisée dans un cinéma
Les résidus de fumée, nommés « fumée tertiaire » (« thirdhand smoke »), peuvent occasionner du « tabagisme ultra passif ». En plaçant un dispositif de prélèvement high-tech dans les conduits d’évacuation d’air d’un cinéma en Allemagne où il est interdit de fumer depuis 15 ans, les scientifiques ont établi que la « fumée tertiaire » exposait les spectateurs à un « tabagisme ultra passif » équivalent à entre une et dix cigarettes, selon les substances.
Que peut on en conclure ?
Aucune étude, à ce jour, ne décrit les effets précis du tabagisme ultra passif. L’expérience dans le cinéma est difficilement adaptable à votre situation. Elle ne porte, en effet, que sur les résidus de fumée provenant des vêtements de fumeurs présents pendant la séance. Quant à l’équivalence de 1 à 10 cigarettes pour une séance, elle confirme bien l’existence du tabagisme ultra passif mais dans de faibles proportions.
L’excellent travail que vous avez effectué en emménageant a produit des effets très positifs. L’odeur retrouvée après vos vacances pendant lesquelles la maison est restée confinée devrait rapidement disparaitre.
Rien ne nous permet cependant d’en conclure que le risque aura totalement disparu.