Le tabac dans les films

par Gérard AUDUREAU

Bonjour,
Je sais que la France a déjà été pointée du doigt pour le tabagisme dans ses films.
Je sors du film LE FIL (de 2024) où Daniel Auteuil a fumé cigarettes et cigarillos dans toutes les scènes, dans lesquelles il était seul ou avec sa femme, jetant le mégot n’importe comment et n’importe où.
Une avocate du film vapote… Je dois encore voir ça en 2024 ??
Personne ne pense à demander aux metteurs en scène d’éviter le tabagisme dans leur film ?
Quel exemple pour les spectateurs ?
Merci.

Réponse

Certes, il n’est pas normal de voir ça en 2024 et les metteurs en scène sont beaucoup plus sensibles aux dollars de l’industrie du tabac qu’aux recommandations de santé publique. Puisque ce n’est pas illégal, pensent ils probablement, c’est à l’Etat qu’il faut demander des comptes sur les 8 millions de décès prématurés annuels liés au tabac dans le monde.

Le tabagisme dans les films ou les séries TV reste un sujet majeur de préoccupation pour la lutte contre le tabac.
Cette difficulté n’est cependant pas facile à trancher pour les raisons suivantes :

  • Fumer n’est pas interdit et 13 millions de Français s’adonnent à cette pratique. Il n’est donc pas anormal que dans les représentations cinématographiques ou audiovisuelles de la vie apparaissent des fumeurs. Ce qui est anormal, c’est de systématiser l’acte de fumer ou de le valoriser en faisant fumer les personnages les plus importants, sympathiques ou auxquels le spectateur pourrait s’identifier.
  • La production française du cinéma ou de l’audiovisuelle est fortement aidée par le Ministère de la Culture qui pourrait fermer les yeux sur des moyens de promotion illégaux comme la présentation d’objets ou les contrats qui lient certains acteurs à l’industrie du tabac.
  • Les députés, eux-mêmes, ont tenté en 2010 d’introduire dans la Loi une exception culturelle pour le tabac. Sans le travail acharné de DNF, le financement du monde culturel par l’industrie du tabac serait devenu légal. (Proposition de loi MATHUS)

Les associations, comme DNF, détiennent toutes les compétences nécessaires pour construire une argumentation forte de nature à faire évoluer la loi. Sans une forte mobilisation de la population autour de ces associations, l’industrie du tabac dispose de beaux jours pour développer son industrie scélérate.

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